ETUDE POUR LE POEME

(Zyklus)
pour 5 groupes d'orchestre de chambre

Cette pièce est la troisième d'un cycle vocal et instrumental de cinq oeuvres. La première : Close Islands pour cinq groupes comporte un effectif plus important ; elle sert d'ouverture et présente un matériau qui sera utilisé tout au long du cycle. La deuxième pièce Sprache est écrite pour le même grand effectif et s'adjoint 4 voix/personnages et un récitant. Les deux ont été représentées au festival de Strasbourg 90 dans la version semi-scènique définitive.

L'Etude pour le poème est donc conçue à travers une réduction instrumentale au centre d'une pentalogie.
La répartition instrumentale obéit à un modèle de conjonction-disjonction, famille de timbres-lieu : 2 groupes de cordes identiques à gauche et à droite ;
2 groupes de bois et cuivres aigu-grave respectivement à droite et à gauche ; 1 groupe d'instruments « scansifs et résonateurs » au centre.

Le sous-titre fait allusion au cycle d'évènements qui « tournent » pendant que d'autres ont une destination contenue dans leur mouvement, ainsi qu'aux valeurs de durées employées tout au long de l’œuvre.

La circulation des matériaux est contrainte, soumise à un diktat, filtrée par l'identité principale de chaque groupe ; en ce sens, il n'y a qu'une équivalence partielle des idées orchestrales d'un groupe à l’autre ; il n'y a pas d'idéalité fusionnelle envisagée dans le déroulement formel de l’œuvre mais une impossible résolution ; la manière « d'être » ensemble des groupes dans le cycle en général n'est ni systématiquement conflictuel, ni systématiquement appariée, mais procède plutôt comme une résultante de schémas formels individuels.

Les couches de tempo superposés qui structuraient des périodes plus longues, dans des pièces comme Transmutations, Cantate , sont ici des jets de vitesse avortés dans le dernier quart de l’œuvre, dont l'objectif n'est plus de proposer une écoute des Multi/sources mais d'en laisser simplement la Trace, comme si leur fondement originel avait disparu.