MULTISOURCES

Cette pièce a été écrite à l’image un processus pluraliste.
La pluralité des sources sonores se manifeste à plusieurs niveaux de perception et, s'inscrit dans un contexte de « différence » et « relations » (hauteurs, simultanéité ou éparpillement, complémentarité sérielle , associations de durées , densité répartie entre groupes) ; Ces identités tendent à faire coexister, se rencontrer, s'éclater, se reconstituer, plusieurs mondes sonores en évolution, d’où le terme de « multisources ». On peut en trouver l'origine dans la « Multimusik » de K. Stockhausen, en particulier la pièce de musique électronique « Télémusik ».

Mais là où le compositeur utilise les sources sonores issues de cultures très typées (Afrique, Japon, Bali...) dans une Weltanschauung (conception, vision du monde) dans laquelle la connotation historique se transcende elle même, les sons de « Multisources » laissent une détermination plus large à l'abstraction sonore. Il s'agit donc bien d’un aller-retour entre structures de groupes et sons isolés, ordre et désordre, de l'un au multiple.
« Une association opérée par le texte à l'intérieur de son propre système ».
La forme générale obéit à un parcours de six sections, toute dans des rapports temporels issus de la série de Fibonacci; ceci permet à chaque section de revisiter le découpage interne des sections précédentes, c’est-à-dire de réinjecter les rapports temporels initiaux dans des sections plus larges (prise en charge du « passé » de la pièce.

D. Cohen